par Nassera Metmati

« L’apparence du personnage peut être original mais son caractère doit être très réaliste ». De ces paroles extraites d’une récente confession de l’acteur, l’on peut aisément apposer la personnalité mystérieuse et hermétique d’Andy Lau, considéré comme une véritable star du cinéma en Chine et en Asie. Il aurait fallu évidemment plus qu’un édito pour couvrir la centaine de films grimés à l’écran par le héros des Secrets des Poignards Volants, et de la taupe infiltrée de la Triade Infernal Affairs. Ce sont là les indices clairsemés de ses rôles qui cousent le caractère posé et profondément complexe de l’acteur. Pourtant il suffit de glaner les informations pour qu’on entende les raisons de faire de l’œuvre lounge et artistiquement bien au-dessus de la moyenne de Wong Kar Wai le source code de la popularité de l’acteur en Occident. Ceci cache en ce qui en dirait long sur l’incroyable vérité filmographique et expressive de l’acteur ; il suffit de voir ou revoir l » improbable qu’est Future Cops et la naïveté d »un Moment of Romance un peu plus tôt encore pour baigner dans les univers souterrains et mafieux de la capitale Hong-Kongaise, thème largement repris dans ses films policiers du réalisateur Johny Too, qui participent aux étapes de maturité d’un grand acteur déjà dès le début des années 90. Avec Andy Lau proche de l’opaque, ce sujet de la maturité pose un dilemme ; n’a-t-on vu, ou perçu dans ses innombrables rôles un éclatement qui aurait était caché, et qui percerait tous les dons, aussi acquis de ses collaborations, de ses actes de passions et de souffrances. Cela serait-il plutôt cette immaturité distanciée que requiert une sorte de réinvention réaliste des choses, qu’incarne parfaitement en son joug de Detective,qui primerait? Celle qui fait rejaillir la note hors des gammes classiques d’un acteur atypique ? Au moment où l’on cherche à produire des types de cas sociologiques, en catimini, Andy Lau poursuit l’enquête. A jamais insondable, Andy Lau.