« Once Upon A Time…»
Tousmescinemas.com ouvre le tout premier édito aux aurores de Printemps par un bien drôle de titre.
Figurez-vous qu’au cours de la soirée d’hier, en un samedi pluvieux, l’envie me pousse à passer en revue la filmographie, films et interviews, du Capitaine Jack Sparrow. Loin de ressembler aux personnages excentriques qu’il campe aujourd’hui fièrement sous le drapeau noir et blanc des pirates oripeaux du Black Pearl, Johnny Depp est un acteur pacifiste qui a
su s’écarter des chemins balisés d’Hollywood pour interpréter des personnages à la fois sombres et extravertis, jusqu’à porter des flicailles, des bandits, des extra-terrestres, allant à la déshumanisation voir la dématérialisation pour aboutir au caractère du tueur sanglant et froid de Sweeney Todd.
Oui, l’acteur inspire ; je dirais que c’est l’entre deux, l’équilibre instable de Johnny Depp qui assure à la fois la drôlerie et le cynisme du personnage que j’apprécie énormément dans le jeu d’acteur. Et pour cause, il n’excède pas dans les deux extrémités affadissante de son personnage. Lors de la sortie d’Alice Au Pays des Merveilles, un grand cinéaste, en l’occurrence il me semble qu’il s’agissait de Woody Allen, évoquait le rôle de l’acteur en ces termes : ‘Le danger de Johnny Depp serait qu’il disparaisse entièrement dans son personnage» ; en ce sens, qu’il demeure la figure irréelle du Chapelier Fou perdu dans une autre dimension de cinéma. Étrange pourtant que ces rôles lui ont pourtant permis en grande partie l’accès au succès du tapis rouge cinéma. Qui n’a pas aimé Willy Wonka et la fabrique fantastique de chocolats. Les cinéastes qui l’accompagnent devraient s’interroger sur la véritable exploitation de sa part d’ombre, qui existait déjà à l’époque de Donnie Brasco. Car au fond, cela serait la ressource de l’acteur, son facteur déterminant. Michael Mann est intelligent : il a fait de lui un bandit, un vrai bandit, ancré dans le réel.
Johnny Depp appose cette question précisément à la quatorzième minute de Once Upon a Time in Mexico ; là, il interprète Sands, un agent de la CIA qui truque les combats de tauromachie à son profit, mange du Puerco Pibil, une spécialité très épicée à base de piment et de tequila et à longueur de journée, descend les cuistots après chaque repas, et se ballade dans les rues de Mexico avec un troisième bras. A l’image de cette troisième extension, nait un acteur qui camoufle cette part invisible, de lui-même, dans un corps ancré dans une réalité. Vous vous demandez pourquoi je détourne un billet d’ouverture pour tergiverser sur un acteur qui ne fait à vrai dire peu parler de lui en ce moment, et surtout où les critiques s’affolent d’adjectifs tous plus grandiloquents les uns que les autres pour qualifier la reine Élisabeth. Soit. Je n’ai vu de la reine que par la robe de Cléopâtre.
Tousmescinemas.com s’aventure dans le cinéma d’une façon très personnel, s’ouvre à tous les chœurs de cinéma. J’explore, avec vous, des pistes intuitives, des perceptions cinématographiques pour parler de tous les cinémas. J’évolue, nous évoluons avec le cinéma ; celui-ci n’est pas fixe et en bougeant, nous le faisons évoluer aussi dans nos idées et notre façon de voir la vie. Par l’image, le son, l’écriture, Tousmescinemas.com nous replace à juste titre dans le temps de l’histoire Cinéma. Ame de Belle Imprudente, de Megère Apprivoisée, de Virginia Wolff, qui sait, je parlerais lorsqu’au moins une fois je, et nous, aurons vécu au mois une fois à l’image de ces grands personnages. En attendant la suite, je vous propose de découvrir quelques exemples de mes productions personnels.
Je suis heureuse de vous accueillir ainsi sur Tousmescinemas.com.