par Nassera Metmati

Il était une fois la fin d’un monde. Les superstructures s’effritent. Des régimes autocratiques jaillissent la rébellion du propos de la jeunesse. Gérard Depardieu envoie le signal depuis le temps des valseuses. L’ivresse en portrait d’Im-Sang Soo n’est plus qu’une guerre folle. En Amérique, l’esclavage réduit à une réalité sobre désacralise l’aventurier de l’Ouest. L’héroïsme de la morale laisse poindre une nature sombre. Léo incarne l’année de la transmutation de cette fable.

Bond devient enfin une légende humaine extirpée des apesanteurs. De la guerre froide. Le rêve du règne d’Oz devient plus éternel que jamais. Chaque individu parvient à s’extirper vers son odyssée. A chaque projection, tout devient possible. Nous bâtissons notre légende individualiste délivrée des idéologies dominantes, des pressions des groupes, des pressions familiales et des pressions politiques.

Des tensions subsistent entre deux options. Reviendrons-nous au collectivisme, ou céderont-nous aux déploiements persistants des porte-voix de groupuscules, groupes sous la bannière chaude de la réunion mondiale sous couvert d’idéaux d’appartenance aux citoyens de la planète. Ces deux chemins se ressemblent puisque afin de parvenir à cet objectif, l’individu doit s’identifier dans une lutte qu’il n’a plus les moyens de mener tout seul.

La fin du monde signifiait sans doute celle-ci ; les croyances n’existent encore qu’à l’intérieur de cadres figés. Le cinéma, pour l’heure, ne cherche pas à s’y abandonner. Qu’il soit résistant ou hermétique n’est pas dit qu’il s’échappera des plumes très légères, auto-dérision, et prise de recul sur ce qu’il en adviendra. Un empire exténué des ces pratiques, mais qui trouve toujours le moyen de réinventer un morceau bien vite étiqueté des légendes mais jeté aux oubliettes. Laissez-nous encore, un peu, rêver à ce cinéma, ne nous l’appropriez pas comme votre bien personnel, réduisez vos projections idéalistes…Laissez-nous les supporter tels qu’il se présente, et le cinéma s’en portera mieux.

Tousmescinemas vous souhaite une bonne année 2013.