par Nassera Metmati

L’ambigüité des personnages fictionnels résident qu’ils sont une incarnation d’une coquille vide et physiquement répandue. Les comédiens, acteurs, se griment en blonde, transforment les traits de leurs visages, vieillissent de plus de vingt ans ou rajeunissent pour rendre crédible une image qu’ils se font d’un individu, soigneusement étudié à la loupe. L’inconnu mène à la

caricature, la naïveté, la parure outrancière. Bien faite, la peinture artificielle crée une autre créature humaine, qui rejoint étroitement celles de nos imaginaires. Entendons, à la manière de J.Edgar à laquelle elle épouse une réalité historique, celle-ci parvient communément à nous faire adhérer à une troisième idée, un troisième Adam et un troisième Eve. Trois ? Le chiffre calcule la somme de l’acteur, du surmoi, et des éléments qu’ils empruntent aux deux premiers. Le cas d’école du dernier The Dark Night réunit les classiques de cas d’espèces. Heath Ledger est le Joker, sortie de son bain acide, ancien comique raté parait-il. Tandis que la justice, Jim Gordon, prête sa légende à Gary Oldman. Un brave homme policier moustache et lunettes se retrouve télétransportée à l’écran comme si l’individu avait toujours existé.

L’esprit est influençable ; il nous fait croire à des sornettes, même si dans le cas Oldman elle est incroyablement réelle. A la croisée des chemins, faut-il adopter une limite invisible à la décomposition des chairs ? Woody Allen disait d’un acteur que le danger pourrait qu’il se désintègre dans un corps totalement distinct de sa propre enveloppe initiale. Empruntons un passage secret qui mène au Pays des Merveilles pour le découvrir…