Orgueil ou Préjugés ?
L’adaptation du roman de Jane Austen au cinéma s’est fait rare ; un fait d’autant plus étrange que le roman jouit d’une grande popularité depuis sa parution, dès la fin du XIXème siècle. Ce populisme effrait-il lorsqu’il s’agit de cinéma ? Drôle, romanesque, construit sur des pistes d’intrigues multiples, des rebondissements, des quiproquos ainsi que des personnages croqués, aux aspérités fortes, Orgueil et Préjugés n’en est pas moins une fantastique auto-critique, cynique, de la société anglaise de son époque. Il est question d’argent et de mariage, de classes sociales bien évidemment ainsi que de la peinture de la condition féminine, sa résultante évidente. On comprend mieux alors les réticences à mettre en valeur les valeurs d’une société qui n’était, après tout, qu »une l’illustration quasi universelle des conditions de familles dans les campagnes, en Europe ; l’amour contre la dot, ou plutôt la dot pour l’amour. Il faudra attendre 1965 et Hollywood – le précurseur – pour oser mettre en scène la première adaptation du genre primé pour la direction artistique de Cedric Gibons aux Academy Arwards – le rôle de directeur artistique était-il mieux reconnu que la réalisateur de film? – accompagné de deux de ses stars de la buy viagra online MGM – Laurence Olivier et Greer Garson – dans les costumes du Comte Darcy et d’Elisabeth Bennett. Les Anglais reprennent à qui de droit leur propriété. Mais il est encore trop tôt pour que la revanche de l’orgueil britannique prenne sa mesure. En effet, on contourne l »adaptation pure au cinéma.
La question de cinéma reste donc insoluble. Pas plus que les discours du déterminisme social qui font peut-être mouche; il faudra attendre plus de deux siècles pour en voir les effets à l »écran, comme si on se débarrassait de tous nos bon états d »âmes et constater, impuissant, une condition. Tentons de ne pas prendre partie. Replacons les individus au cœur du récit.
Revisitons nos classiques avant de redorer une aventure qui n »est pas que celle de la littérature.