par Nassera Metmati

Pourquoi la famille des Intouchables a-t-elle autant de succès auprès des populaires ? « Ce ne sont pas les meilleurs. Les plus intelligents. Les plus vertueux » que singe un pamphlet de Gishlaine Ottenheimer dans un livre qui traînerait dans une vielle bibliothèque concernant les corruptions d’Etat. De cette idée, Jean-Pierre Darroussin procède à un spectacle bon enfant. Ce ne sont pas non plus les Malfrats, Les Lyonnais, les tueurs glorifiés avec toutes ces illusions, ces projections mentales. Attachants. Hors du système. Intouchables.

Malheur à ceux qui oseraient s’attaquer aux Intouchables des castes, de la socialisation positive qui n’est qu’un effet de cinéma, un parangon de ce qui s’occure dans une société « parfaite », selon un idéalisme de réalisateur. Le cinéaste à raison de transformer l’idée dans la fiction. Il transforme ce qui n’a pas survécu peut-être pas dans une telle intensité, ce que les spectateurs apprécient dans cette analyse de la bonne volonté, d’une morale à toute épreuve. Mais cela est bien malheureux, ces fantasmes qui traînent également chez les aînés. Qui sont les Intouchables ?

Il ne reste que l’enseignement ; mysticisme de l’intouchable dans l’objet de la considération, qui tient les populations dans des styles de reproduction sociale qui leur sont indispensables pour croire en quelque chose, puisqu’en rien il n’est possible de s’imaginer être, dans un autre monde que celui du dogmatique. Footnote, long, papale étale ce propos dans la religion des Scholnik, religion très sacrée, ancrée, solidaire, très compliquée à la lecture de ces protagonistes, des textes sacrés. Les religions font-elle partie de la fratrie des Intouchables ? Oui. Que trop ? Le cinéma dissèque son rôle, sans arrêt, trop aussi.

Comme parmi tous ses frères, les Intouchables fascinent parce qu’ils sont l’expression de tout ce que nous souhaiterions être ou paraître, alors qu’elles sont des objets irréalisables, parce qu’elles regardent au fond des nos abysses sur lesquels il ne faudrait rien révéler, avant de faire éclater au grand jour nos plus terribles angoisses. Nous.