par Nassera Metmati

La Super 8 de Steven Spielberg arrose le septième art de ses images révolutionnaires et esthétiques. D’une utilisation amateuriste du film, le réalisateur exploite les qualités dudit appareil en question dans ce qu’il proposera d’une mise en scène catastrophe : travelling optique, temps de pose amélioré, et bien évidemment dans le grabuge des orchestrations fantastiques d’exploiter la vitesse accélérée, jusqu’à 70 images par seconde, au profit de meilleurs ralentis, tels que le supposait les séquences de panique à Manhattan chez Cloverfield il y a deux ans, qui lui a préféré un 35 mm. Entre temps, J.J Abrams, producteur adjugé des deux opus, a peut-être eu une lumière de génie cinématographie dans la récupération de vieux matériaux de fabrications, d’en retirer les anciennes pièces à des fins similaires; l’ancien est toujours meilleur que le nouveau. Le cinéma n’utilise pas que l’outil technologique pour sublimer un art ; Pedro Almodovar manierait fort habilement le scalpel, la chair humaine, et l’esprit fou et machiavélique d’un chirurgien déjanté dans le but de reproduire un être parfait, une sorte de figure sculpturale guérie de ses blessures, issus de mécanismes totalement artificiels. L’habit nouveau offre ainsi une seconde peau, un lifting complet dans lequel la réflexion dirait que le cinéma modifie sa parure pour mieux, en quelque sorte, renaître de ses propres cendres.

Les tendances à s’approprier une éternelle jeunesse à n’importe quel prix résonnent comme la quête de la fontaine de jouvence. L’un détruit, l’autre répare, mais il subsiste un élément indicible, une goutte d’un je ne sais quoi qui fera pencher la balance dans le bon sens. Qui gagnera au change ? Qui remportera le pari de l’esthétisme ? Le véritable mystère est celui-ci : dans quelle mesure le cinéma cherche-t-il tant à se tailler une seconde vie….