par Nassera Metmati

Fabien Gaffez directeur du Festival International du film d’Amiens et membre du comité de sélection des longs métrages de la Semaine de la Critique à Cannes explique que Christopher Smith est le roi du cinéma du genre, un cinéma d’horreur d’où naît Creep (2004), Triangle (2009) et Black Death (2010). La vision du monde de Christopher Smith s’apparente, dit-il, à une apocalypse à l’œuvre dans chacun des gestes désabusés de ses personnages. Le monde de Christopher Smith, à la méthode d’un réalisateur qu’est Joe Dante nourrit une réflexion sur le monde dans lequel l’horreur est un conducteur électrique. Tousmescinemas rencontre le réalisateur avant la projection inédite en France de Black Death, le très dynamique et impliqué réalisateur dans le but de cerner son cinéma.

N.M : Les films d’horreur relèvent dans votre filmographie plus d’histoires personnelles tragiques à qui l’horreur semble un passage obligé pour forger des caractères et transfigurer vos personnages…Comment envisagez-vous votre cinéma, par exemple pour Black Death ?

Christopher Smith : Oui, c’est en partie un drame et en partie une histoire d’horreur. Lorsque vous regardez à l’écran un film sur la première guerre mondiale, c’est déjà un film d’horreur en soi (…) C’est ce qu’est Black Death pour moi. Les populations croyaient en beaucoup de choses à l’époque du film (XIVème siècle) où la loi des fondamentalistes est la loi. Montrer ce monde relève bien plus de l’horreur que tout. Black Death est vraiment mon film préféré car son approche est sensible.

N.M : Pourquoi cassez-vous tout l’univers de vos personnages ?

Christopher Smith : Oui, je leur provoque des nouvelles manières de penser. C’est lié à la manière dont on regarde les fondamentalistes. Au début existe un chrétien modéré qui souhaite devenir un bon chrétien avec une femme ; c’est une idée moderne du christianisme. Il est radicalisé par ce qui va se dérouler tout le long du film. Il devient presque un tueur, un « suicide boomer ». C’est l’histoire, ce qui m’intéresse, ce qui se vit aujourd’hui.

N.M : Est-ce une critique des valeurs du christianisme ou de la religion en règle générale ?

Christopher Smith : Non, c’est une critique sur l’utilisation du pouvoir (…) La plupart des pays où ces difficultés explosent revient aux individus qui contrôlent la religion pour contrôler les groupes.

N.M : Pourquoi vous dirigez-vous vers des épopées historiques d’horreur ; une de vos créations est la série Labyrinth ?

Christopher Smith : J’aime beaucoup cette période, lorsque j’ai écris ce film. Ridley Scott l’a beaucoup aimé. Il a produit Labyrinth qui se situe à la même époque de Black Death. Je lui ai demandé « s’il te plait, s’il te plait, laisse-moi le faire » (…) C’est un série dont l’esprit est « le Saint-Graal » ; nous l’avons traduit d’une façon très réaliste.

N.M : Paris I Will Kill You est un film en préparation avec Joe Dante que Tousmescinemas a pu rencontrer. De quelle manière travaillez-vous avec le cinéaste ?

Christopher Smith : C’est peut-être le prochain film. Ce n’est pas un film à classer avec les autres. Je suis détaché de ce film ; chaque réalisateur développe son histoire. Je voulais tourner à Paris, montrer le côté noir, sale de Paris. Mais je vais peut-être faire un film noir, cela sera sans doute mon prochain film. Un film qui serait mis en scène de Los Angeles à Las Vegas sur des temps différents ; un film très étrange. Cela sera amusant. Mon film préféré reste Black Death. Je veux créer un autre film sur la religion.

A « Scary Religious movie ». Merci Christopher Smith.

Propos recueillis en direct Dimanche 18 Novembre 2012 Traduit de l’anglais Mardi 20 Novembre 2012