par Nassera Metmati

Le réalisateur iranien connaît les petites histoires, les petites fables qui donnent de l’écho aux grandes questions métaphysiques des hommes, de la vie, de l’humanité. Cadré sur les jeux de miroirs, une caméra à l’intérieur du véhicule qui capte l’intime des personnages – qui imprime le style unique de Kiarostami – Like Someone in Love est un instant pris au hasard d’un passage éclair de trois héros principaux ; le sage, la jeune fille, et l’homme perturbé.

Le propos du cinéaste reste le même quelque soit le lieu, quelque soit l’endroit d’où il extirpe une bobine; en Iran (le Goût de la cerise), dans une salle de cinéma (Shirin), ou en Italie (Copie Conforme). L’expérience relève du propos du sage ; le vieux monsieur connaît la vie comme Abbas Kiarostami connaît son art. Drôle pour un sujet revue qu’est le mariage, le cinéaste arrive à abattre des couplets qui nous semblent neufs à son oreille.

Kiarostami prend le temps d’écouter, de poser un discours. Tout semble simple et miséricordieux. Le sage pourrait être une voie intérieure, un fantôme qui est descendu sur terre pour replacer la folie absurde sur le droit chemin. Pour la première fois, la violence apparait nue chez Abbas Kiarostami. Et là où aurait pu débuter un autre film, ou la violence brise une fenêtre, l’espace temps vitale nécessaire à Kiarostami s’effondre et la pellicule s’arrête. Kiarostami reste fidèle à son art.