par Nassera Metmati

Deuxième partie de notre long entretien avec Vincent-Paul Boncour qui revient ici sur la sortie d’un film rare et précieux « Le petit fugitif », explique son attachement au format Blu-Ray et commente son appréhension des Bonus.

LE PETIT FUGITIF

FM : Le Petit Fugitif est un film de 53?

Oui

FM : Il s’agit des prémices de la Nouvelle vague?

VPB. Le Petit Fugitif est une curiosité au départ, mais en même temps, c’est un très grand film historiquement, dans le contexte de la Nouvelle vague française. C’est le tout début du courant indépendant américain. L’an dernier, nous avions sorti en salle un autre film dans cette mouvance indépendante, The Savage Eye, qui ressort cette année en DVD. Ce sont deux films différents, mais qui se répondent par rapport à la manière dont ils ont été produits, financés. Il se situe moins de cinq, six ans avant Shadows de John Cassavetes. C’est un film fondateur, que nous ne connaissions pas en France. Lorsque nous ne voyons plus les films, ils disparaissent de la mémoire des cinéphiles, des spectateurs et de l’histoire du cinéma.

FM ; Ils sont même oubliés dans la manière que nous avons de fabriquer l’historiographie du cinéma…

Complètement…

FM : Si nous parlons de Nouvelle Vague en France, nous oublions complètement celle aux Etats-Unis.

Il est vrai que lorsque nous faisons des recherches, il y a très peu de choses écrites sur un film comme Le petit fugitif. Nous voyons pourtant à quel point il a pu influencer la Nouvelle Vague française : Truffaut et Godard le disaient ouvertement. Nous cherchons la vraie curiosité du spectateur tout en préservant un équilibre. Par exemple, lorsque nous sortons la nouvelle série en salle des titres « connus » d’Oshima et de Yoshida, ce sont aussi des films que les cinéphiles ne connaissent pas tous ou peu.

NM : Vous adaptez votre catalogue en suivant l’actualité, en collant aussi à cette cinéphilie.

Nous essayons de saisir l’ère du temps, ce qui pourrait intéresser le public en salles et aussi en DVD par rapport à son époque, à son évolution. Car le public évolue aussi avec ce que nous lui proposons.

FM : C’est en cela aussi que vous participez à l’histoire du cinéma. Quand on tente de comprendre la cinématographie contemporaine, on se rend compte qu’il y a des trous dans l’histoire, des imageries, des influences que nous ne comprenons pas. Tout d’un coup, ces films-là ( et je n’ai pas vu encore Le Petit Fugitif), ou la Nouvelle vague japonaise nous permettent de venir combler ces trous.

Oui, il y a de cela. Aussi, lorsque nous avons initié le travail avec Carlotta, au départ, au départ notre travail était exclusivement concentré sur les sorties en salles de films qui couvraient les années 70/80. Tous les distributeurs de patrimoine, qui existaient alors et qui continuent à exister, ne travaillaient quasiment pas la réédition de ces titres, de cette période du Nouvel Hollywood avec De Palma, Scorsese. Pour eux, cela n’était pas encore établi dans la cinéphilie.

NOUVELLE CINÉPHILIE ET BLU-RAY

FM : Ce n’était pas encore de l’histoire.

Les années 70/80 ne constituaient pas l’histoire du cinéma. Les générations se renouvellent forcément.

FM : Vous étiez jeunes, vous n’aviez pas les mêmes bagages que les « barbons » des années 60 qui avaient déjà établi leur propre histoire du cinéma et la mythologie qui va avec.

Evidemment, par rapport à eux, nous avions aussi bien grandi avec Hitchcock, Lang, mais aussi avec Scorsese, De Palma, Spielberg, Coppola et les films des années 70/80. Nous avons donc ressorti des œuvres avec lesquelles nous avions grandies. Des films qui constituaient pour nous l’actualité quand nous étions jeunes. Nous suivions cette actualité et nous attendions avec impatience le prochain Scorsese. C’est un peu le pari que nous nous sommes posés à cette époque : c’est-à-dire comment faire pour sensibiliser une nouvelle génération de cinéphiles, en tenant compte aussi bien de Scarface de Brian De Palma que de Ragging Bull de Martin Scorsese ? Cela correspondait à l’ère du temps, à cette nouvelle génération de cinéphiles. Notre métier consiste d’abord à aller à la rencontre du public. Notre satisfaction, en dehors de l’aspect économique, vient de ce nouveau coup de projecteur qui a rencontré son public.

FM : Vous jouez un rôle de passeur.

Nous continuons. C’est notre métier, d’autant plus que nous nous sommes concentrés sur le patrimoine.

LE BLU-RAY

NM : Vous parlez de « l’ère du temps », vous avez proposé deux titres en Blu-Ray ; One+One de Godard et Casanova de Fellini le 8 octobre dernier…Pourquoi le Blu-Ray, pourquoi ces deux titres et quel intérêt pour Carlotta?

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Le Blu -Ray est l’avenir du support physique. Nous arrivons à vitesse grand V à la haute définition, que ce soit en projection digitale en salles, en diffusion à la télévision, l’équipement. Cela nous a semblé important, en tant qu’éditeur indépendant, de nous positionner de manière forte sur ce support physique auquel nous croyons énormément. Il est vrai que nous sommes sur un marché en balbutiement, et il y a une économie fragile entre ce que cela coûte et le potentiel de ventes.

NM : Combien vous coûte l’édition d’un Blu-Ray?

Trois à quatre fois plus cher qu’un DVD standard. Et vous en vendez trois à quatre fois moins. Nous avons sorti un film Bollywood avec Bodega Films, Jodhaa Akbar en Blu-Ray. Il y a un vrai potentiel, plus fort sur la nouveauté bien entendu que sur le patrimoine,. Cela ressemble un peu à ce que nous avons vécu avec la transition sur le support DVD il y a10 ans.

FM : Les gens constituent leurs collections de films, je parle d’une grande partie de votre clientèle, avec des objets qui sont beaux, qu’ils sont heureux de posséder. Il semble difficile d’imaginer qu’ils vont devoir tout d’un coup changer de format.

ASSURANCE SUR LA MORT ET LES BONUS

Ce n’est pas un changement de format, ils évoluent. Les DVD standards actuels seront toujours lisibles sur une platine Blu-Ray. Ce qui met un peu plus de temps entre la transition DVD et Blu-Ray concerne l’équipement. Pour bénéficier de la plus value Blu-Ray, il faut s’installer une platine, un écran, un système sonore. Pour autant, les personnes qui s’équipent vont se diriger vers ces supports là. Cela prendra juste un peu plus de temps. Encore une fois, le marché évolue bien surtout en ce aui concerne les nouveautés. Nous n’avons pas encore sorti simultanément un titre en DVD et en Blu-Ray. Nous verrons en 2009.

FM:Va-t-on pouvoir découvrir Assurance sur la mort en Blu-Ray?

Cela fait partie des titres prioritaires. Il faut miser dès le départ sur des titres fort comme celui-ci, avec une vraie légitimité pour le cinéphile. Et cela passe aussi par un puissant travail avec l’éditeur. La responsabilité s’avère encore plus grande puisau’il faut rester à la hauteur de la technologie du support Blu-Ray en proposant des masters HD. Cela passe aussi par une meilleure appréhension de l’intéractivité du support lui-meme. Nous pouvons ainsi accomplir plus de choses en matière de bonus par exemple aue sur un DVD standard. Le patrimoine peut vraiment s’y préter dans un rapport historiaue, pédagogique. Il devient un outil de travail autour d’une oeuvre, plus que nous ne pouvons le faire techniquement avec le DVD.

NM: Qui gère tout ce travail pédagogique? Qui choisit les contenus? Avez-vous la mainmise sur tous les Bonus?

Arletton Films fait les Bonus pour Carlotta. Il s’agit d’un travail en commun entre les équipes d’Arletton et de Carlotta pour proposer les contenus autour d’un cinéaste, d’un angle éditorial, de recherches. C’est lié au matériel que nous pouvons avoir, aux scènes coupées que nous retrouvons, aux documentaires de l’époque; bref, en se mettant sans cesse à la place du spectateur.

FM : Généralement, vous comblez l’attente pédagogique et celle de la passion, du cinéphile.

Nous essayons de réunir les deux. Tout dépend aussi du film, de la matière : éviter d’être dans un rapport universitaire, confiné aux cinéphiles purs et durs, mais d’élargir aux publics. Lorsque nous sortons Salo de Pasolini, titre difficile, nous montrons Pasolini au travail, nous tentons d’aguiller le spectateur, le cinéphile par rapport à ce que le cinéaste a voulu dire dans ce film. Nous sommes dans un rapport de compréhension, d’appréhension.

NM : Tout cela coûte cher, comment le CNC vous aide t-il ?

Nous ne sommes jamais dans l’automatisme. Il y a une commission d’aide sélective à l’édition et à la distribution cinéma. Cela varie sur un titre entre 5 000 euros et 50 000 euros. Nous sommes aidés de manière sélective et non automatique. Et c’est vrai que pour nous, éditeurs, comme pour les autres, l’aide est indispensable pour faire ce travail et dégager ces investissements. Cela serait difficilement possible si nous misions sur une seule économie possible de ventes DVD.

NM : Sur quel (s) titre (s) en particulier ?

Lorsque nous sortons surtout Yoshida, Oshima. Même si les ventes sont correctes, tout le travail réalisé autour du packaging, le master, le sous-titrage, le bonus. D’autant que vous n’en vendez pas 10 000…

A SUIVRE….
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