par Nassera Metmati

Bazin, Astruc… avant, et le papa François Truffaut en Février 1955 posent ce que chaque cinématophile connaît sous un nom de campagne de « Politique des Auteurs ». D’aucuns s’intéressent au concept a déjà vaguement compris dans ses fondements ce qu’est la Nouvelle Vague, une nouvelle génération d’auteurs de cinémas à qui la critique se doit d’aimer les œuvres; « un auteur est quelqu’un qu’il faut aimer ». Le mot d’ordre politicien des cinémas se parait ainsi d’un vocabulaire qui ensorcèle les esprits du septième art. Doit-on croire encore à la Politique des Auteurs ? S’est-elle éteinte ? Pourquoi la gente s’évertuent à s’y conformer alors qu’il rentre en contradiction avec leurs propres croyances cinématographiques, et qu’il en oublie, du coup, le contexte, la forme, de ce que à quoi voulaient croire ces prédécesseurs…? Ali Baba s’est fait volé une tribune politique. Jean- Luc Godard dépiaute. « Quand François Truffaut a dit le véritable auteur d’un film, c’est le metteur en scène, il voulait dire simplement que c’était pas le scénariste, mais le metteur en scène, aussi nul soit-il. Pour moi, depuis un moment, il n’y a pas d’auteurs de films, et dans l’expression politique des auteurs c’est politique qui était important au sens politique de faire du cinéma comme çà…» Le dernier couplet de Jean-Luc Godard est mystérieux. Veux-t-il affirmer qu’une répartition des produits financiers du cinéma ne devrait pas filer pas qu’entre les mains des directeurs, des scénaristes, et de la machine cinéma, ou signifiait-il que le véritable language de cinéma n’est pas une suite chronologique de films de cinéastes placés à la Queue leu-leu ? Aimons l’auteur pour tout ce qu’il construit, pour une vision unique du cinéma. Louons Pedro Almodovar pour sa capacité à faire vivre les élans émotionnels dans le réel, louons toute la série des pellicules d’Abbas Kiarostami, même si elle se ressemble dans la copie conforme d’une mise en scène fixée. Ten est meilleur que le Goût de la Cerise, dit la critique. Les autres, les critiques amateurs, disent l’inverse. Qu’importe. Le rapport au cinéma est donc un acte passionné, un amour volontariste qui consent à accepter, modérer les propos décadents, faciles, d’œuvres d’arts dans leur préoccupation globale de mises en scène, artistiques. La politique des auteurs apprécie un regard, un focus et dénie un droit à une forme individualiste critique. Pour autant, la politique des auteurs jouent en sens inverse ; la critique d’une œuvre, dans son intégralité, vaut aussi pour une application de la sensibilité qu’est cette politique. En opposant le tout d’un auteur, nous établissons un rapport de force entre les membres du parti d’une politique à ses adorateurs, ses détracteurs, ses copies reléguer au second plan de cinéma. Chaque séquence de l’œuvre a droit à une parenthèse. Il n’empêche d’y rester intime avec la frange d’auteurs décidés telle une doxa approuvée par les pairs. Se pose une interrogation : sur quoi se fonde la frange actuelle pour déterminer ces nouveaux, soi-disant auteurs, qui viendraient s’ajouter à une génération de regards caméras, en essor, avec qui la politique des auteurs s’aligneraient avec un sens ? Terrence Malick tant dévoyé et admiré en ferait déjà partie en même temps que nous écartons de bobines mineures au profit de ces grands penseurs, de philosophies de cinéma. Comment les repérer ? Sous quels critères en porter pièce ? Si il en est de politique des auteurs jusqu’à la fin des temps cinémas, éternelles, la politique, au sens propre, entend résonner celle d’une politique réaliste, ancré dans les rouages du

cinéma et de la guerre des producteurs. Commercial Ali Baba, un produit de commande de son époque qui ferait jaillir plutôt le titre « La politique des producteurs » que la célébration de l’auteur Becker dans le détail d’une mise en scène éparpillé çà et là d’une réalisation presque banalisante. Au ton d’aujourd’hui, qui volera au secours d’une fin de l’a-politique..